station de traitement des eaux usées Meistratzheim (France)

station épuration eaux usées Meistratzheim France

Une usine exemplaire dans la valorisation du potentiel énergétique des effluents industriels et des boues.

Les deux stations existantes traitant les eaux usées du Bassin de l’Ehn étant devenues obsolètes, le SIVOM (Syndicat Intercommunal à Vocations Multiples) a décidé de les remplacer par une nouvelle usine d’épuration implantée sur le ban de la Commune de Meistratzheim.

D’une capacité de 204 500 équivalents-habitants, la nouvelle installation construite par SUEZ, traite les eaux usées de 11 Communes situées sur les Terres de Saint Odile (soit 27 000 habitants) et les effluents des choucrouteries locales (soit l’équivalent des eaux usées de 140 000 habitants en débit de pointe).

le prétraitement :

Cette première phase consiste à se débarrasser des éléments solides contenus dans l’effluent. Papiers, plastiques, feuilles d’arbres… sont retenus par des dégrilleurs constitués de grilles de maille suffisamment fine. Ces résidus sont essorés et compactés avant d’être évacués avec les ordures ménagères. L’eau d’essorage est traitée sur la station.

Les graisses et les sables sont également soustraits à l’effluent grâce à deux dégraisseurs-dessableurs combinant les deux fonctions dans un seul ouvrage. Les graisses, moins denses que l’eau, sont récupérées par raclage à la surface de l’ouvrage. Elles serviront à la production d’énergie sur site.

Les sables plus denses que l’eau décantent dans le fond de l’ouvrage. Ils sont extraits de l’eau puis lavés. Ils pourront être valorisés pour des remblais par exemple. Les eaux de lavage sont traitées sur la station.

le traitement biologique par boues activées :

Le traitement biologique fait appel à une grande variété de micro-organismes, principalement des bactéries. Ces microorganismes convertissent les matières organiques biodégradables par absorption des constituants, solubles et en suspension, contenus dans les eaux résiduaires en produits simples tels que gaz carbonique et biomasse additionnelle, ou nitrate et azote gazeux lorsque les conditions nécessaires sont réunies.

Le traitement biologique dit « par boues activées » est constitué d’un réacteur (bassin biologique = bassin d’aération) dans lequel les micro-organismes responsables de l’épuration sont mis en culture. Un clarificateur assure ensuite la séparation de l’eau épurée de la biomasse. La biomasse décante naturellement et l’eau claire est collectée en surface. Cette dernière est affinée par un traitement tertiaire.

Une partie des boues décantées issues du clarificateur sont recirculées vers le bassin d’aération. Les boues en excès sont dirigées vers la ligne de traitement des boues.

le traitement tertiaire : une filtration tertiaire sur Filtrazur

La filtration sur Filtrazur assure l’affinage du traitement. La particularité de ce filtre est de mettre en œuvre un matériau filtrant de densité inférieure à celle de l’eau : le matériau est constitué de billes de polystyrène expansé qui assurent une bonne fixation des particules polluantes résiduelles. L’état de surface du matériau est favorable à la fixation de bactéries nitrifiantes. Le Filtrazur peut assurer une élimination complémentaire de l’ammonium, dans la limite de l’oxygène dissous présent dans l’eau.

A l’issue de cette filtration tertiaire, l’eau ainsi épurée peut être rejetée dans l’Ehn.

filière boues

  • Épaississement hersé des boues primaires ;
  • Épaississement mécanique des boues secondaires ;
  • Digestion anaérobie des boues mixtes ;
  • Déshydratation par centrifugation des boues digérées ;
  • Séchage thermique des boues déshydratées avec sécheur INNODRY 2E.

filière air

  • Désodorisation physico-chimique sur 2 tours : acide et soude/Javel.

le traitement des jus de choucroute

Les jus de choucroute sont acides et chauds (65°C) et contiennent des composants carbonés en grande quantité (soit l’équivalent des eaux usées de 140 000 habitants en débit de pointe), des sels et des graisses. Les graisses sont valorisées dans la production d’énergie sur site. La composition particulière des jus de choucroute nécessite un traitement spécifique différent de celui des eaux usées résiduaires urbaines classiques. La particularité de leur traitement réside dans la possibilité de produire de l’énergie au sein de la station.

Le prétraitement : à leur arrivée sur l’usine, les jus sont déversés dans 2 cuves étanches de 100 m3 chacune. Les fines matières en suspension sont retenues par tamisage. Un flottateur facilite ensuite le prélèvement des graisses à la surface de l’ouvrage. Les jus étant acides, le pH est ajusté à l’aide de soude si nécessaire.

La méthanisation : la forte concentration en matières organiques dissoutes des jus de choucroute est traitée par fermentation méthanique. Le procédé Biopaq IC contribue à la réduction des matières volatiles et donc à la réduction du volume et de la masse des jus.

En l’absence d’air, des bactéries spécifiques sont mélangées au jus de choucroute. Les bactéries vont transformer la plupart des composés organiques en méthane et en dioxyde de carbone. Ce biogaz est séparé de la phase liquide et peut être utilisé pour produire de l’énergie. Les jus de choucroute ainsi traités constituent un effluent liquide résiduel qui est mélangé avec les eaux usées urbaines arrivant sur la station pour suivre le traitement classique.

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