conditionnement divers
Temps de lecture :Il existe d’autres procédés de conditionnement, dont les applications sont rares, soit en raison de leurs coûts d’investissement ou d’exploitation, soit du fait de leur efficacité faible ou aléatoire.
congélation-décongélation
La solidification totale de la boue par congélation, qui sépare l’eau dans les feuillets de glace et concentre les électrolytes dans la boue, permet de réduire très efficacement la quantité d’eau liée à la matière. Ce caractère demeure stable après fusion de la glace, et la filtrabilité de la boue est alors nettement améliorée.
Jusqu’à présent, la congélation-décongélation a connu quelques applications sur des boues à prédominance minérale, difficiles à déshydrater : cas notamment des boues d’hydroxydes d’aluminium provenant de la production d’ EP ou de la préparation d’ El. Ce conditionnement, qui reste coûteux en énergie, associé à une filtration sous vide, permet d’obtenir des boues à une siccité supérieure à 30 %.
« conditionnement » par charges
L’apport de matières sèches, généralement inertes, améliore la cohésion de la boue et principalement son facteur de compressibilité.
En conditionnement de boues liquides, cet ajout (CaCO3, gypse, sciure, cendres volantes, charbon…) permet de diminuer les doses des réactifs habituellement utilisées mais non de les supprimer. L’effet essentiel est l’amélioration de la texture du gâteau, soit pour en faciliter la manutention, soit pour permettre une exploitation plus facile des appareils de déshydratation : par exemple, addition de carbonates à des boues biologiques ou ajout de sciure ou d’autres matières fibreuses à des boues huileuses avant filtre à bandes.
Il est aussi toujours intéressant de combiner la déshydratation de boues difficiles (hydroxydes, biologiques) avec des boues minérales denses (décarbonatation, lavage de gaz, sulfate de calcium, boues de papeterie…). Les apports de charges, pour être efficaces, sont en général de l’ordre de 20 à 40 % des MES initiales de la boue. L’ajout de charges sur des gâteaux prédéshydratés peut avoir aussi pour but :
- l’augmentation « artificielle » de la siccité avant décharge ou valorisation (ajout CaO ou sciure par exemple) ;
- la réduction du facteur de compressibilité de la boue avant un deuxième étage de déshydratation : ajout de cendres volantes par exemple, sur un gâteau de filtre à bandes, avant passage dans un filtre à très haute pression (10 voire 40 bar).
conditionnement par électro-osmose
Ce procédé assure une synergie entre :
- une préfloculation toujours nécessaire de la boue ;
- une électro-osmose, qui, par l’action d’un champ électrique continu, aspire l’eau en dehors des capillaires vers la surface cathodique.
Ce type de conditionnement a été mis en œuvre pour traiter notamment des boues réfractaires à la déshydratation mécanique classique (ex. : boues graisseuses très hydrophiles) en permettant un gain de 5 à 10 points de siccité. Son développement industriel reste néanmoins très limité du fait des coûts d’investissement et d’exploitation encore élevés.
L’amélioration des performances d’un filtre à bandes par un phénomène d’électro-osmose reste encore à l’état de prototype.
agents d’inertage des boues toxiques
Divers réactifs sont utilisés, seuls ou en combinaison : ciment Portland, ciment au laitier, silicate de soude, plâtre, cendres volantes, laitiers, résines organiques…
Ces traitements ne sont donc pas, à proprement parler, des procédés de conditionnement : appliqués aux boues liquides épaissies, ils ne sont pas suivis d’une déshydratation mécanique mais provoque leur prise en masse.
Suivant les dosages mis en œuvre, un état pâteux, pelletable ou parfaitement solide, peut être obtenu. La mise en décharge est possible, la plupart des métaux étant fixés chimiquement (non lixiviables). Mais les contraintes sont grandes : augmentation du volume liquide des boues, dosages importants (15 à 35 % du poids de boue liquide) ; et, de ce fait, ces procédés coûteux ne sont utilisés que dans des centres spécialisés de traitement de boues toxiques.