le bilan thermique
Temps de lecture :Toute installation consommant ou produisant de l’énergie est régie par un bilan thermique, lui-même établi selon les lois de la thermodynamique ; il exprime l’équilibre entre les enthalpies entrant dans le système et les enthalpies sortant de celui-ci.
L’établissement d’un tel bilan permet de calculer, par itérations successives, en fonction des valeurs paramétrables, les consommations ou dégagements d’énergie induits par le système, ainsi que les bilans matières des sous-produits (solides et volatils).
Ces enthalpies se définissent de la façon suivante :
- enthalpies entrantes :
- réactions exothermiques libérées par l’oxydation des produits traités (par exemple, la combustion de la matière organique des boues) ;
- énergie recirculée par le process (par exemple, dans le cas de l’incinération, l’enthalpie de l’air de fluidisation préchauffé.) ;
- énergie dégagée par la combustion du combustile d’apport (quantité du combustible d’appoint/heure × pouvoir calorifique inférieur de ce combustible d’appoint).
- enthalpies sortantes :
- réactions endothermiques dégagées par le système ; dans le cas de boues, il s’agit plus particulièrement de la chaleur latente d’évaporation de l’eau contenue dans la boue apportée au système ;
- enthalpie (ou chaleur sensible) des produits de réactions provenant de la décomposition des matières alimentées ; dans le cas des boues, il s’agit essentiellement de la surchauffe, à la température de sortie du système, de l’eau évaporée et des produits de combustion, complète ou incomplète, de la boue ;
- enthalpie (ou chaleur sensible) des produits de réactions provenant du combustible d’appoint lorsqu’il est requis par l’équilibre réactionnel ;
- pertes thermiques du système ; celles-ci sont calculées au travers des formules classiques de transfert de chaleur. De manière simplifiée et en première approximation, elles sont prises empiriquement à 3 % de la somme des enthalpies sortantes.
L’équilibre est atteint par itérations successives en prenant en compte :
- la température minimum de sortie du système ;
- le taux d’O2 libre dans les produits gazeux sortant du système (excès d’air).
C’est le cas particulier des systèmes d’incinération ou de pyrolyse/gazéification pour lesquels la température minimum doit être de 850 °C et le taux d’oxygène libre fixé à un niveau régi par la réglementation en vigueur (les règles de l’art impliquent généralement une teneur par défaut de 6 % d’O2 sur gaz secs, ce qui correspond à environ 3 à 3,5 % sur gaz humides).