neutralisation-reminéralisation
Temps de lecture :Les traitements de correction de pH, consistant à ajuster le pH d’une eau à une valeur définie et souvent désignés à tort par le terme général de neutralisation, peuvent concerner les domaines d’application suivants :
- neutralisation d’effluents divers avant rejet dans le milieu naturel : effluents industriels acides ou alcalins, eaux acides d’exhaure de mine… ;
- correction du pH avant un stade de traitement biologique ou physico-chimique (ajustement du pH de floculation par exemple) ;
- acidification devant membrane de dessalement, vaccination de circuit industriel (voir traitement et conditionnement des eaux industrielles) ;
- correction de l’équilibre calcocarbonique pour protéger les ouvrages et les conduites de distribution contre la corrosion (en favorisant la formation sur les conduites d’une couche protectrice carbonatée) ou l’entartrage.
Seul ce dernier point sera plus particulièrement développé dans ce sous-chapitre car il constitue une des étapes majeures du traitement des eaux potables.
Tous les ouvrages de traitement et de distribution sont concernés et les enjeux multiples, y compris :
- la protection de la santé des consommateurs :
- élimination du risque de dissolution des métaux toxiques, tel le plomb ou le cuivre ;
- élimination des risques « d’eaux rouges » aux robinets (corrosion des tuyauteries fonte ou acier) ;
- maintien du résiduel de chlore dans les réseaux (toute dégradation des ouvrages entraîne une consommation accrue du désinfectant résiduel) ;
- maintien d’un réseau « intègre » (sans fuite) et donc moins vulnérable vis-à-vis des intrusions d’eaux souillées externes ;
- la sauvegarde du patrimoine :
- protection contre la corrosion entraînant fuites et casses ;
- protection contre l’entartrage entraînant des augmentations de pertes de charge et donc des dépenses supplémentaires d’énergie, des blocages d’organes hydrauliques (ex. : vannes…).
En l’absence des conditions d’une formation de la couche protectrice carbonatée (voir objectifs des traitements), la protection des canalisations de distribution peut également être assurée :
- contre la corrosion, par un traitement filmogène à base d’inhibiteurs de corrosion (voir corrosion des métaux et bétons) ;
- contre l’entartrage, notamment dû à d’autres sels que le carbonate de calcium, par un conditionnement chimique de l’eau. Ces traitements sont généralement applicables aux circuits industriels pour lesquels la présence d’ions « nocifs » pour les consommateurs est moins critique (voir les eaux industrielles ou traitement et conditionnement des eaux industrielles).